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• 1690; « bouchon » 1382; frq. °tappo → tampon♦ Vieilli Petite boule de matière pressée, chiffonnée. ⇒ tampon. « des tuyauteries de lavabo encrassées [...] par un tapon de cheveux noirs » (Fallet). « quelques effets roulés en tapon » (Martin du Gard).taponn. m. Morceau d'étoffe, de papier, de matière souple, roulé en bouchon.— Loc. En tapon: roulé en boule.⇒TAPON, subst. masc.A. — Vieilli. Petit tas d'étoffe ou de papier chiffonné, roulé en boule ou en forme de bouchon. Synon. tampon. Elzélina (...) fourrageait le placard, y dénichait (...) une bouteille bouchée d'un tapon de journal en torsade (ARNOUX, Roi, 1956, p. 14).♦ P. anal. [En parlant d'autres matériaux] Elle éclatait de rire, l'embrassait brusquement, et elle le laissait, — non sans lui avoir, en guise d'adieu, enfoncé un petit tapon d'herbe fraîche dans la bouche (ROLLAND, J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 838). La nuit froide avait fait se former un peu partout une glace mince, même au fond du bac que Venant, inexpérimenté, avait négligé de garnir d'un tapon de paille (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 171).— Loc. En tapon. Froissé et roulé en boule. Rouler une couverture en tapon. De nouveau, avec la même brusquerie, il chiffonna la lettre, et, cette fois, l'enfouit en tapon dans sa poche (MARTIN DU G., Thib., Mort père, 1929, p. 1363).B. — MARINE1. ,,Morceau de toile à voile servant à raccommoder un trou dans une voile`` (GRUSS 1978).2. Bouchon dont on se servait pour fermer l'âme d'un canon. Marins, qui appellent Tapon une pièce de liège avec laquelle on bouche l'âme des canons pour empêcher l'eau d'y entrer (DELVAU 1883).Prononc. et Orth. :[
]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. a) 1383 « cylindre de bois qu'on enfonce dans l'âme du canon » (doc. ap. Ch. BRÉARD, Le Compte du clos des galées de Rouen, p. 23, cf. aussi A. MERLIN-CHAZELAS, Doc. relatifs au clos des galées de Rouen, t. 1, p. 274, n° 1182, 10: à Pierre Gilles, cannonnier [...] 4 tapons de bois); b) 1701 « plaque de liège ou de bois avec laquelle on bouche l'âme d'un canon » (FUR.); 2. a) 1690 « morceau d'étoffe, de linge, de papier, chiffonné et mis en boule, qui forme une sorte de bouchon » (ibid.); 1808 (étoffe, etc.) en tapon (HAUTEL); 1872 (cheveux) en tapon (LITTRÉ, s.v. taponner); b) 1690 (se mettre) en un tapon « se pelotonner, se cacher » (FUR.); 3. 1831 « morceau de toile servant à fermer un trou dans une voile » (WILL.). De l'a. b. frq. tappo « bouchon », cf. l'a. b. all. zapho, le m. néerl. tappe « id. ». V. aussi tampon. Fréq. abs. littér.:13.
DÉR. Taponner, verbe trans. Mettre en tapon. Ce soir, Mlle Abbatucci travaillait à côté de moi à un morceau de linge, qu'elle taponnait et s'efforçait de me cacher (GONCOURT, Journal, 1878, p. 1256). — [], (il) taponne [-
]. — 1re attest. 1671 (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., 15 avr., éd. R. Duchêne, t. 1, p. 221); de tapon, dés. -er.
tapon [tapɔ̃] n. m.ÉTYM. 1382; francique tappo. → Tampon.❖1 Vx ou techn. Tampon (1.), bouchon. — Mar. Morceau de toile à voile servant à raccommoder une voile.2 (1690). Vieilli. Petit tas d'étoffe, de papier… roulé en boule, chiffonné.1 (…) elle le laissait, — non sans lui avoir, en guise d'adieu, enfoncé un petit tapon d'herbe fraîche dans la bouche : ce qu'il détestait par-dessus tout, parce qu'il était extrêmement dégoûté.R. Rolland, Jean-Christophe, Antoinette, p. 838.♦ En tapon : roulé, pressé en bouchon. — Spécialt, vx. || Cheveux en tapon (mode du XVIIe siècle).2 Rinette lui demanda de l'aider à tirer de sous la penderie la vieille malle en bois noir, qui contenait quelques effets roulés en tapon.Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 63.❖DÉR. Taponner.
Encyclopédie Universelle. 2012.